mardi 31 juillet 2007

Vastes moments de délires

Au creux de mes pensées s'enchevêtrent quelques pensées biscornues et dans les retranchements de mes méandres mûrissent quelques idées qui n'ont pas été châtiées par la rationalité. J'ai un mal de tête à pierre fendre qui m'assomme et qui me rend par moment, incohérent. Malgré la pression de mes tempes qui semblent vouloir imploser, je ne me sens pas défaillir en ce moment même, mais j'analyse ce qui se passait tout à l'heure, moment où je n'étais pas tout à fait de ce monde.

Les dessins de mon plus jeunes frères, concernant les idées saugrenues qui lui sont venues à l'esprit en travaillant à la cafétéria de son école, tiennent souvent de la limite à la démence tellement les scénarios sans queue ni tête puisent loin dans les racines même de l'imagination pure et simple. Cependant, ses idées sont originales et expriment, outre son mendéléisme primaire de la dichotomie des entités du bien et du mal, un concept de l'absurdité qui est intéressant. Je me suis intéressé au cahier qu'il a eu la gentillesse de me dévoiler.

Subissant une nouvelle secousse de mal de tête intense, j'ai eu l'impression, quelques secondes durant, de sembler comprendre un peu les éléments disparates et j'ai eu l'idée d'ajouter un dessin au cahier de mon frère. Même s'il n'y rien de forcément bien extraordinaire à être poussé dans un processus créatif introspectif, il m'apparaissait comme important de concevoir ce dessin et j'ai attaché un grande importance à sa confection. Ma calligraphie égalant en médiocrité mon talent d'artiste du crayon, je me suis concentré plus spécifiquement sur les aspects essentiels de la bédé: des personnages aux formes grossières et caricaturales, un humour prompt et efficace, des traits épurées et cela, en y ajoutant ma petite touche personnelle de gags caustiques. Finalement, le résultat me plu et semble-t-il que ceci fut partagé.

Ces temps-ci, n'osant pas trop sortir de peur d'empirer mon état quasiment légumineux (bon, je sais que d'habitude on dit végétatif, mais ça ne me tente pas d'écrire cela, ou plutôt je ressentais le besoin braillard d'ouvrir une longue parenthèse pour justifier un petit écart), je me promène de la cuisine à mon hamac pour y lire quelques bons livres, en me laissant le temps de sauter dans la piscine pour rafraîchir mes neurones. Je lis un livre qui s'appelle "Les Russes" et je ne sais pas si c'est parce que j'ai terminé le nouveau Harry Potter ou parce que je me sens tout détraqué, mais je me mets à imaginer de plus en plus de scène de l'URSS au fil des pages, qui me parlent de ce système balourd et de ses gens qui m'ont l'air si aimables… comment ne pas se reconnaître quand on parle de personnes qui trinquent la vodka cul sec et qui vivent pour faire les plus grands excès. Voilà qui renforcie encore les dires qu'on prête aux peuples slaves.

Voilà, le faste de mon écrit est consigné, je m'abandonne aux tergiversations grisantes de l'esprit lâché sans bride, voguant à travers les étrangetés qui constituent le ressac de mon for. Je jetterai du lest éventuellement, mais pour le moment je vogue sans plomb dans l'aile dans une bien drôle de caravelle. J'entends au loin le crépitement des langues du feu qui dansent autour du noir horizon et mes pupilles s'ornent de lumière sous le manteau de velours qui couvre le ciel.

mercredi 18 juillet 2007

L’effet bœuf de l’effet de cerf

Bon, je ne bernerai personne, je veux bel et bien dire effet de serre, mais je trouvais que ça faisait plus original (je n’irai quand même pas jusqu’à dire orignal). Enfin, outre cette mise en contexte douteuse, je tiens à vous entretenir d’une triste constatation qui atteint la Côte-Nord toute entière : j’ai nommé l’érosion des berges.

Bon an, mal an, depuis les dernières années, les côtes riveraines perdent 78cm de terre. De Tadoussac à Blanc-Sablon, aucune berge n’y échappe, pas même les quelques arpents de terrain qui appartiennent à ma famille depuis déjà quatre générations. Depuis les sept dernières années, nous avons perdu plusieurs mètres de terrain qui ont formé un écart entre la grève et la partie surélevée où est situé notre terrain.

Cette année, j’ai également eu la surprise de voir le chemin ancestral menant au chalet grandement élargit pour permettre le transport de lourds camions qui alimentent une usine de copeaux de bois. En rajoutant à cela que le terrain sur lequel j’ai passé le plus clair de mon temps à l’exception de chez moi, j’étais passablement maussade de retourner à un endroit que je croyais immuable.

Hier soir, après avoir observé les étoiles (mon paternel et moi-même cherchions les galaxies de la petite ourse, du dragon, de céphée, etc.), je me prenais à rationaliser tout cela : les arbres meurent et doivent être enlevés pour ne pas tomber sur le chalet, l’économie de la Côte-Nord doit bien permettre de faire vivre les gens qui demeurent dans ces villages éloignés et l’érosion des berges, c’est bien dommage, mais il faudra plus que de la volonté pour l’arrêter. Au passage de quelques étoiles filantes, j’avais la tête ailleurs (ou est-ce le cœur sur le firmament) et si mon esprit d’enfant était offensé par l’outrage cuisant de la modification structurale du terrain, l’esprit rationnel calculait ce qui était le mieux pour le moment.

À mon réveil matinal (contrairement à mes habitudes), les rayons de soleil reflétant sur la mer (pour les gens d’ailleurs, on dit le fleuve, mais par ici, c’est la mer) qui dansaient joyeusement, les herbes qui prenaient au vent et les arbres qui secouaient joyeusement leurs feuilles m’ont fait comprendre que la magie qui a toujours habité ces lieux sacrés pour moi était toujours présente. Colette, bien qu’elle eue ajoutée du romantisme à la scène, n’aurait pas pu, dans ses lignes si riches, parlé avec autant d’éloquence que la nature elle-même.

Sur ces lignes pleines d’espoir, j’espère vous avoir transporté dans mon monde à moi, un coin de sérénité.

mardi 17 juillet 2007

Une route inconnue prise pendant 23 ans

Je vais chaque année voir mes grands-parents entre une et quatre fois aux Bergeronnes sur la Côte-Nord. Pour se faire, il faut emprunter la route l’autoroute 40 et suivre la route 138. Peu avant Québec, mes parents et moi sommes pris d’une envie de déjeuner. Étant le conducteur, mon attention s’arrête sur un panneau indiquant un restaurant «le Normandin» à la prochaine sortie. Voyant qu’il s’agit de la route amenant à Deschambault, mon père me dit qu’il s’agit d’un des plus beaux villages du Québec.

Nous nous stationnons donc au restaurant et nous discutons de bien des choses en mangeant copieusement un déjeuner de camionneur. Après avoir terminé le festin, je demande si tout le monde serait d’accord pour aller se promener à Deschambault, que je n’ai jamais vu de ma vie. Il s’agit donc du premier « road-trip » que j’ai fait avec mes parents.

Nous sommes arrivés au village de 1300 âmes pour y voir son fameux presbytère, classé monument historique par la commission du même nom en 1965. Après avoir admiré la vue pittoresque qui s’offrait à nous, nous avons investi l’église pour découvrir qu’ellee datait de 1835 et qu’il y avait actuellement une exposition à thématique de lin. Une des pièce maîtrise était une dispersion de différentes fleurs (elles n’étaient pas collées et pouvait s’envoler au vent) qui faisait une espèce de toile. Cette pièce était basée sur un principe de la religion bouddhiste, le même qui régit ses fameuses peintures de sable créés par des mois de travail de plusieurs moines puis détruites dès leur finalisation.

L’exposition regroupait des pièces à base de lin, lequel subissait le rouissage, technique traditionnelle consistant à faire sécher les tiges de lin dans le champ en les laissant reposer pendant un mois avant de les récolter pour les peigner, soit de dénuder les branches de leurs fruits et de leur écorce. Cela nous a permis d’apprendre que le linoléum est conçu avec du lin.


Par la suite, nous avons été au vieux presbytère (datant de 1816) où se continuait l’exposition sur le lin. Après avoir vu une création artistique ayant nécessité 21 jours et plusieurs bénévoles (un genre de courant d’air passant d’une cheminée à l’arbre au fil d’une grande pièce de réception), notre guide a parlé de l’architecture typique du début du XIXe siècle et des rénovations qu’a subi le presbytère.

Il nous a également expliqué que la Citadelle aurait dû être construite sur la pointe du cap Lauzon (le lieu où se trouve les bâtiments dont on parle ici) à cause de sa position stratégique : des rapides, un cap s’allongeant vers l’eau et le fait qu’à marée basse, les bateaux doivent s’arrêter. La ville de Québec aurait été construite selon des desseins politiques et non logistiques… Après tout, Deschambault fut la dernière ville à capituler aux anglais en 1762 et d’ailleurs, lors de l’attaque du général Murray, 20 villageois ont héroïquement repoussés 1000 soldats anglais, de quoi enorgueillir son visiteur!

L’exposition se terminait par une exposition de vieux motifs à points (pour la broderie) sur feuille de lin dans les fondations du grenier du presbytère, dont la constitution émerveille même le cœur le plus insensible à l’architecture. Par après, nous avons visité le vieux magasin général, comme celui de mon grand-père. Nous avons trouvé de vieilles bouteilles de bière Dow, des croustilles Dulac, des livres de bienséance qui dataient du début du siècle passé, des manuels scolaires avec lesquels mon père et ma mère ont été à l’école, de vieilles boîtes de tabac, des pintes, des demiards et des chopines de lait, du linge d’époque, des skis d’autrefois… une boite à souvenir pour certains et un grenier à objets d’une autre époque pour moi.

Nous sommes retournés sur la route, comme dirait Kirouac, pour continuer notre chemin jusqu’à une autre place où nous avons souvent passé, mais où nous ne sommes jamais arrêtés, la ville de mon ancêtre Phamphile Guay, Baie St-Paul. Là encore, pris de cette frénésie de découvertes, nous avons pris notre dîner sur place, dans le centre-ville à tendance hip, aux influences trendy et décidément touristique. J’ai pu enfin goûter à de la bière de Charlevoix, dont la Dominus Vobiscum.

Tout ça pour dire que si je fais le chemin entre Laval et Grandes-Bergeronnes depuis que je suis né, prendre le temps d’arrêter dans quelques endroits est une expérience nouvelle qui émancipe l’être et qui fait en sorte de mieux apprécier le Québec où nous vivons. De par son histoire, sa culture, son architecture ses gens et ses sourires, la route nous parle réellement et nous permet de garder contact avec notre patrimoine et nos semblables.

vendredi 13 juillet 2007

Petit instant de bonheur lucide (suite)

On se retrouve donc six à aller au Scarolies Pasta Emporium… six personnes qui jurent radicalement avec le décor et moi qui est encore plus exubérant que les autres avec mon gaminet jaune de docteur Mario. On mange tout en commentant abondamment sur le fait qu'un de nos comparses se lavent les mains pendant plus de 5 minutes et ce, plusieurs fois pendant qu'on mange. Ce fut une bonne bouffe (bon marché, bonne qualité), qu'on digérera lorsque viendra le moment de retourner à l'appart de mon hôte pour faire une surprise-party. La surprise, c'est un peu pour nous tous, étant donné que personne n'aurait pensé à fêter le soir même.

Le tout se termine évidemment par une shisha contenant de l'herbe du pays (une fois de plus) et le repos du guerrier qui viendra nous trouver quelques minutes avant 3h du matin. Le lendemain, le réveil est programmé pour 10h, question d'être prêt à aller à St-Jean-sur-Richelieu. Finalement, après avoir pris nos douches à tour de rôle, Fred et moi réalisons que nous devons partir sur-le-champ, question d'arriver à l'heure pour ce fichu concert, dont nous n'avons, pour tout renseignement, que quelques indications plutôt flous. Chemin faisant, nous arrêtons pour prendre un grand carton jaune très flash où nous inscrirons ces mots empreints de sagesse: "Judith, on aime tes chansons… et tes épaules" à notre arrivée. Le décor extérieur fait peur: l'humidité, combinée au smog urbain, donne l'impression que nous sommes prisonnier d'un nuage empoissonné… mais cela ne nous impressionne pas outre mesure, notre destination nous attend et nous allons tout mettre en œuvre pour y arriver à temps.

Nous arrivons enfin pour nous trouver à proximité de l'endroit indiqué (le bar le petit Flore) où nous nous stationnons. Là, il s'agit de trouver "un parc à côté du canal", ce qu'il faut comprendre être la place publique de St-Jean-sur-Richelieu (les filles et les indications, ça fait deux hein!). Ayant trouvé l'endroit… on apprend, par l'amie qui nous a fourni les renseignements, que le concert est annulé… mais nous ne sommes pas venu de Montréal avec notre pancarte pour rien! Nous rencontrons les amis de Karine (si on est pour ajouter d'autres acteurs, autant nommer notre amie) et nous rencontrons madame Judith Sun, qui, impressionné d'avoir des fans venus de la grande ville pour assister à son spectacle (on va dire qu'après avoir vu notre pancarte, ce fut son impression), se produira avec des musiciens pour faire un "jam" qui attirera des spectateurs qui taperont volontiers dans leurs mains pour suivre la cadence.

Nos nouvelles amies nous invitent, après cette séance de musique, à aller manger à la table d'une bigote locale, où les rires fusent et les liens se tissent. Le plus naturellement du monde, nous invitons ces jolies demoiselles à descendre en ville boire une bière le soir même… nos alcooliques acceptent notre invitation avec empressement. Fred, l'hôte en question, le chauffeur, l'original qui a eu l'idée de la pancarte, me fait signe qu'il est temps de retourner à Montréal. Nous nous éclipsons donc sous la pluie et finalement je rentre à la maison.

Une armistice dans le feu de l'action… mais, en l'espace de quelques secondes, un coup de téléphone me secouât : "Lewis, t'as-tu oublié mon souper" me fredonne Kim, avec l'air le plus détaché du monde… misère, j'ai effectivement oublié: je me confonds en excuses et je pars de nouveau vers l'aventure. Comble de malheur, le petit bout de papier où j'ai glissé la nouvelle adresse s'est perdu, je passe donc des minutes d'anxiété intense à essayer d'appeler chez moi pour que quelqu'un s'introduise sur mon compte de messagerie et m'indique l'adresse désirée.

J'arrive finalement chez Kim, où elle m'attend avec le maniaque, son ami cynique à souhait, la mine un peu déconfite du gars qui vient de courir le marathon et d'arriver une heure et demie en retard. On soupe à la hâte, je dois repartir tout de suite après. J'arrive ensuite à ma réunion d'initiation (on prépare l'initiation de psychoéducation de cet été) à peine en retard d'une vingtaine de minutes… mais personne n'y est. Enfin, je trouve Redge, fidèle au poste, mais nous sommes seuls, ce qui fait que j'annule la réunion (pouvoir de président) et je retourne chez Kim profiter du bon temps avec le maniaque et elle-même. La bougresse se venge de ma courte présence: elle me fait faire la vaisselle. Nous discutons jusqu'à ce que quelques bâillements retentissent de sa bouche, il est donc l'heure de m'éclipser pour aller festoyer avec nos invitées.

Le party est déjà commencé au bar le Tabasco lorsque je fais mon introduction dans le bruit et la flamboyance propre à une personne ayant mon ego. La tête encore plus enflée, je m'assois pour profiter des douceurs de la broue et me mener aux joies de la conversation. Tout ça pour dire qu'on quitte le bar vers deux heures du matin, après avoir rit, avoir bu en masse, avoir joué au billard (et avoir été invaincu) pour se diriger vers l'appartement de Fred, où je commence à me demander comment je retournerai chez moi… finalement, ma soirée s'est terminée à 5 heure du matin lorsque j'ai enfin pu rejoindre mon lit pour me glisser dans les bras de Morphée, en regardant le jour poindre à l'horizon.

jeudi 12 juillet 2007

Petit instant de bonheur lucide

Il faut, pour exprimer mon propos, brosser un tableau de la situation telle qu'elle était il y a quelques jours à peine. Au réveil, une douleur lancinante me prend à la tête et l'heure qui avance inexorablement sur mon cadran me fait réaliser que la journée est déjà bien entamée. L'œil hagard, les cheveux hirsutes, la figure bouffie, je me lève déjà fatigué de n'avoir rien fait.

Ma chambre est un tel capharnaüm que même le Minotaure s'y perdrait sous une pile de livres du Capital de Marx qui me sert de repose-pied pour jouer de la guitare. On aura beau dire, le communisme aura servi à quelque chose… mais je diverge de mon sujet principal: mon pas pesant m'amène à descendre les escaliers qui me mène à la cuisine où je déjeune sans appétit en lisant des nouvelles sans intérêt.

La joie n'y est pas, je sors à l'extérieur m'aérer les poumons et manger de délicieuses mûres sans même remarquer le soleil. Mon employeur ne m'a pas encore appelé, voilà quelques jours que je ne travaille pas et que je m'emmerde. Pour passer le temps, je joue à Paper Mario sur la Wii: un jeu intéressant. Je me sens seul, j'appelle des amis qui sont occupés, absents. Je reçois des téléphones, je travaille sur l'initiation avec une épouvantable désolation. Coupé du monde, je gratte trois accords moches et mon regard tourne comme le lait.

Au troisième jour qui s'annonçait pareil au deux précédant, un coup de fil m'arrache de ma torpeur: "Viens-tu à la plage?". Nonchalamment, je réponds que je vais voir dans une heure comment je vais me sentir et quand je sens la routine m'envahir de nouveau, je rappelle en hâte pour dire que je serai de la partie, étant donné que rien ne pourrait être aussi pire que de perdre une autre journée d'été. Au moment où j'ouvre la porte d'en avant, je sens une odeur fraîche, qui annonce un renouveau.

Je saute dans la voiture de mon ami, nous décollons et on sent l'été, même si la température devient moche par moment. Arrivés sur la plage, les baigneurs ont assaillis le sable par milliers, on se trouve un endroit et on étend nos serviettes. Sous mes lunettes de soleil, j'admire les nombreuses beautés jouxtant mon environnement. Je reluque ces bikinis avec un intérêt non feint, mais sans ambition. Je mange du melon d'eau, sur la plage, il fait beau, on se baigne, on parle, on déconne beaucoup… tout baigne!

Par après, il est question de faire un souper en gang au restaurant italien. L'instigateur de ces activités m'invite également à aller crécher chez lui pour la soirée, étant donné qu'on irait à St-Jean-sur-Richelieu le lendemain pour assister à un concert, question d'aller profiter de la vie. Je pense à ma patronne qui peut m'appeler et je pèse le pour et le contre le temps d'un instant: celui de réaliser qu'on n'a qu'une seule vie à vivre et que je en tirer des regrets… Carpe diem! Le temps de passer prendre mes choses à la maison et je suis prêt à tout. (La suite dans ma prochaine entrée).

dimanche 8 juillet 2007

Pontificat parental

Il y a des journées comme ça où l'hypocrésie nous pèse comme un couvercle dans mon esprit en proie aux ennuis (fortement inspiré de Baudelaire). La belle rectitude politique, comme c'est beau! Mes yeux, qui se délectent de lire "The Hedonist Handbook" s'étonnent de remarquer un discours aussi désobligeant à l'égard des adolescents lorsque je lis la Presse (c'est très rare, mais le dimanche, ça m'arrive).

Si je dessine un portrait rapide de l'adolescent type, c'est un hypersexualisé flan mou laissé à lui-même en manque d'estime de soi et de sensations fortes. Je suis sincèrement blessé par cette généralisation stupide qui caractérise peut-être une minorité qui prend toute la place visuellement parlant. Bon, l'adolescence n'est pas une période propice à l'estime de soi et on y cherche les risques, à quoi bon nier ce qui va de soi. J'aime bien la phrase d'Anna Freud qui dit qu'à l'adolescence, être normal est anormal.

On dirait que d'après ce qu'on lit dans les journaux, les adolescents de la génération actuelle sont tous comme cela et qu'ils sont malheureux ou désabusés, sans modèle et tout. Personnellement, je suis contre ce tas de ragots défaitiste, je crois, au contraire, que la plupart des adolescents sont bien encadrés et qu'ils vivent une période épanouissante de leur vie en sachant qu'ils peuvent compter sur leurs parents. Pour ce qui est de la sexualisation en bas âge, j'aimerais vous rappeler que lorsque Champlain arriva à Montréal, il nomma l'île Hélène de Champlain en l'honneur de sa femme de 13 ans… dire qu'il n'y avait même pas de vidéoclip de Britney Spears à ce moment-là.

Bref, la génération de défaitistes chroniques peut aller se rhabiller, ce sont des généralistes qui exacerbent la portée d'un problème. Je suis d'accord qu'il existe un problème, mais de dire qu'il s'applique à tous, que les enfants en 6e année du primaire sont des dévergondés qui sont de futur dealer de drogue et des tueurs en série, c'est sincèrement n'importe quoi. Il existe une quantité appréciable de familles individualistes qui ne favorisent pas l'émancipation de l'adolescent et avec lesquelles il est impératif d'investir leur engagement familial, mais il ne faut pas pour autant oublier la majorité.

Là-dessus, je trouverai de quoi prochainement sur quoi jeter mon fiel ou ma rage de vivre, à bon entendeur salut!