lundi 24 mai 2010

Paradigme de l’inertie

Hier matin, je prenais plaisir à paresser au lit ayant célébré jusqu’aux petites heures en bonne compagnie. Or, si ces moments de luxures se font de plus en plus rares, la conservation de l’énergie était aujourd’hui à l’ordre du jour.

Malgré la belle température, je bronzais mon visage avec mon écran d’ordinateur. Or, un tout petit rayon de soleil est venu frapper mon imaginaire, par ma fenêtre. J’ai senti l’envie de prendre crayon et papier pour aller écrire au parc Jarry. Naguère, ce fut ma source d’inspiration pour le roman que j’avais voulu rédiger lorsque je restais à proximité de la source de verdure. J’avais alors 20 ans. Aujourd’hui, je suis plus proche de ma trentaine que de ma vingtaine et pourtant, tout s’est déroulé si rapidement.

Au moins, maintenant, je sais ce que je veux faire de ma vie et les décisions prises à ce moment m’ont été bénéfiques. En sortant du métro, je cherchais pourquoi avoir voulu briser l’inertie, être sorti de mon petit confort et être revenu ici, dans un lieu longtemps oublié au fond de ma mémoire. La réponse est venue sans mot dire : pour constater!

Il a fait si beau!

mercredi 5 mai 2010

Badminton à quatre

Dimanche, 8h00 du matin. Je déjeune et je me sers une tasse de café bien fort pour amorcer ma journée en grand. Une dernière revue de ce qu’il faut que j’apporte : raquette, survêtement, cadenas, déodorant, gourde, puis je prends mon casque pour dévaler la piste cyclable à toute allure en direction du cégep Ahuntsic.

8h45 : J’arrive sur les lieux, le stationnement est désert, le support à vélo vide. Je contemple le ciel bleu et je respire l’air frais à plein poumon avant d’aller porter mon bagage à l’intérieur. Du haut du troisième étage, il y a une belle vue sur Montréal et un tour d’horizon m’apprend que mes compères ne sont pas encore arrivés. Lorsque je vais au loin voir si mon frère se retrouve bien, je remarque un homme au loin, proche des portes. Son regard scrute l’horizon, si silhouette se dessine courte et mince et son habillement contraste nettement avec le mien : cet homme a des vêtements longs, avec un manteau sombre et un béret assorti. Je me rapproche de lui d’un pas cadencé, mais calme. Je tends ma main dans les airs : Oscar me salue en retour. Plus que deux autres personnes avant de commencer.

Pendant que mon vieil acolyte (que je n’avais jamais vu à cette heure si matinale) se prépare, je vais jogger un peu autour pour voir si mon frère ne se présente pas à la mauvaise porte, étant donné qu’il s’agit là du plus grand cégep du Québec. Malgré mes indications, ce dernier tarde à poindre à l’horizon. Par contre, à mon retour, un vélo file à vive allure sa propriétaire me regarde avec un sourire : j’ouvre la paume de ma main qu’elle rencontre avec la sienne : Angélique vient d’arriver. Elle est en retard et nous allons rejoindre Oscar qui doit se réchauffer. Pas de nouvelles du frangin, mais à 9h30, lorsque nous décidons de commencer la partie, Benjamin s’avance vers nous avec mon ancien chandail CCCP (nous partageons le goût de la provocation, surtout lorsqu’elle est inutile). Notre groupe est complet, allons-y.

Quelques minutes passent pour l’échauffement des participants : nous nous réchauffons avec des coups de pratique, puis nous alternons les équipes afin de tenter d’équilibrer les forces, mais c’est assez difficile puisque notre niveau de maitrise du jeu varie grandement. Finalement, nous acceptons le fait que nos équipes ne seront jamais égales et je choisis de jouer un peu avec Oscar, car notre chimie d’équipe semblait plus forte. Benjamin et Angélique semblaient également capables de mieux agencer leurs habiletés respectives. Le niveau du jeu a augmenté durant une heure et demie pour après s’affaisser sous le poids de la fatigue des différents joueurs. Angélique et Oscar ont dû nous quitter à 11h30, le temps de disputer deux matchs en simple avec mon petit frère et voilà que midi arrive, le forçant retourner au bercail pour finir ses travaux scolaires.

Or, j’ai remarqué trois Asiatiques qui jouaient dans un terrain jouxtant le nôtre. Lors d’une interruption, je leur ai demandé si je pouvais me joindre à eux, ce à quoi ils ont acquiescé. Voilà trois joueurs de très bon niveau, beaucoup plus forts que moi. J’ai sué corps et âme pour disputer trois matchs avec eux, mais j’ai dû me rendre à l’évidence : ces trente minutes de jeu m’avaient plus épuisé que les autres deux heures et demie. Mon coéquipier et moi nous sommes inclinés 2-1 en 3.

En retournant à la maison, je ne pensais qu’à une chose : la prochaine joute entre amis qui aura lieu durant la prochaine fin de semaine!

dimanche 2 mai 2010

La feria du vélo

Je suis transi de sueur, j’arbore fièrement un sourire béat et mes jambes sont meurtries. Par cette journée venteuse, j’ai eu l’immense privilège de découvrir un aspect de la métropole qui m’avait échappé : aller travailler en vélo. J’aime beaucoup le vélo et j’ai eu le loisir d’en faire à foison dans ma vie, plus pour la plaisance que par nécessité.

Par défi comme par plaisir, je me suis accroché à l’idée d’utiliser mes deux roues comme moyen de déplacement entre mon travail et mon appartement. Mon cher coloc est une source d’inspiration à cet égard, lui qui se transporte partout sur l’île en patin à roues alignées. J’ai donc décidé de m’inspirer de son exemple. Pour ce faire, j’ai voulu m’installer un porte-bagage, moi qui avais toujours refusé de mettre des accessoires sur ma monture, jugeant que c’était un obstacle à la vitesse. On finit inexorablement par vieillir (ou par se rendre compte que les maux de dos sont moindres sans sac à dos)!

Ce n’est pourtant pas la première fois que j’emprunte les pistes cyclables pour aller travailler : au début de mon université, je travaillais dans une manufacture et j’y allais chaque jour en vélo. J’avais, à ce moment, des jambes d’acier (car en plus, je devais travailler debout pendant huit heures). J’ai déjà été travailler au Collège de Bois-de-Boulogne en vélo, mais encore là, c’est bien éloigné de la réalité du centre-ville, avec ses embouteillages de cyclistes. Une fois l’âge de seize ans atteint, ce n’est pas un moyen de transport très usité en banlieue. Exilé en ville, je trouve que le vélo se pose comme un moyen de transport fiable.

Une chose marquante pour moi aura été de voir des bouchons de circulation de cyclistes au centre-ville. Lors du retour à la maison, nous avions une énergie collective qui était palpable en montant la côte proche de Sherbrooke. La foule à deux roues soufflait collectivement et les muscles des jambes des cyclistes se gonflaient de manière rythmée. Une belle expérience que d’avoir l’occasion de vivre ça, j’ai bien hâte de recommencer!