mercredi 21 septembre 2011

Les brèves

La fin de mon périple

Mon avant-dernière journée à Frankfurt, j’ai fait le tour de la ville avec un audioguide, en prenant toutefois soin de goûté quelques spécialités locales, dont la fameuse saucisse de Frankfurt et un fameux fromage, le Handkasse. J’ai appris beaucoup sur cette ville qui a été presque entièrement rasée durant la Deuxième Guerre mondiale (97% en fait). J’ai également rencontré une esthéticienne japonaise à qui j’ai fait conversation pendant un bon moment. Nous avons dégusté ensemble la saucisse de Frankfurt et je me demandais pourquoi ne prenait-elle pas de bière pour la digérer. La réponse : elle avait bu beaucoup, car elle avait fait de l’insomnie!

Je crois que hormis quelques faits, la fin de mon voyage n’a rien d’un séjour particulièrement intéressant à raconter : retour en Alsace, question d’aller voir Gérard et Marie Josée pour aller chercher mes choses et leur raconter mon périple en Allemagne. J’ai eu cette étrange impression, en arrivant proche de la frontière, de respirer un peu mieux. Il y avait un groupe de musiciens américains qui jouaient de la guitare pendant que nous attendions le train et je suis allé chanter avec eux, question de tromper l’ennui d’être un peu trop seul avec moi-même. Dans mes réflexions, ces gens de passage, ces sourires de compassion et une douleur lancinante à la poitrine, l’angoisse du retour.

À mon retour en Alsace, j’étais heureux de revoir mes hôtes qui m’avaient reçu à bras ouverts, sans méfiance, avec leur cœur et de connaître leur fils Daniel, dont il m’avait tant parlé. Nous sommes allés observer les vendanges, que Gérard m’expliquait comme s’il s’agissait de la chose la plus naturelle du monde! J’enviais ces mines heureuses après une laborieuse journée de travail et cette atmosphère de franche camaraderie qui s’en dégageait.

Il me semble que la soirée s’est déroulée à toute vitesse : je me suis couché relativement tôt, ayant toutefois pris soin de transférer mes photos sur leur ordinateur, de leur parler de mon périple sans oublier de mentionner ma belle bavaroise! Gérard me taquinait en parlant de mariage et moi je souriais pour étouffer mes soupirs. Décidément, les Européennes me manqueront!

Le lendemain, très tard il est vrai, j’ai pris le train en direction de Paris, pour aller rejoindre Nabil, à qui j’ai demandé l’hospitalité quelques heures auparavant! En prenant congé de l’Alsace, la terre de l’hospitalité, de la générosité et de l’amitié, j’ai à nouveau voulu pleurer, comme si le monde, tel que je le connaissais, allait s’effondrer en me rapprochant de l’heure fatidique du départ. Heureusement pour moi, Nabil ne l’entendait pas ainsi et dès mon arrivée, nous avons festoyé nos retrouvailles au Bœuf Couronné, restaurant parisien servant les meilleures pièces de viande en ville, où nous avons fait notre repas d’une côte de bœuf de 1,2kg, arrosée d’un bon vin et d’un somptueux dessert!

J’ai profité de mes derniers jours à Paris pour aller explorer la ville des lumières à pied, m’arrêtant seulement pour manger ou pour visiter des musées! J’ai également croisé Céline, que j’avais rencontrée en voilier au Québec, qui a bien voulu me faire l’honneur de me faire découvrir un chouette restaurant du 1er. En gros, je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de choses dignes d’intérêt à raconter : tout le monde connait le Louvre, la tour Eiffel et le centre des archives n’intéressent probablement que moi. Les gens n’auront peut-être pas rencontré rencontrés Cyril et Jim, mais je ne sais pas à quel point le fait de diner avec un inconnu dans un parc et de parler d’économie mondiale et de grimper dans la tour Eiffel à pied avec un type de 75 ans trop motivé font vraiment avancer mon récit! Précisons toutefois que ces excursions et ces rencontres ont été forts agréables!

Toujours est-il que je suis parvenu à la fin de mon voyage, en célébrant avec la meilleure bouteille que j’ai pu trouvée (amusante anecdote : à la SAQ, on demande conseil aux préposés sur place, en France, on demande conseil aux consommateurs, dans mon cas un très gentil couple de Parisiens, originaire de Normandie et amoureux du Québec) en compagnie de mon hôte et de sa professeure de massage, qui aura bien voulu nous faire l’honneur de se joindre à nous pour finir ce repas en beauté.

Le lendemain, je partais en RER vers Charles-de-Gaule, courant dans cet immense labyrinthe, heureux d’être allé marcher seul hier pour faire du ménage dans mes idées, mais avec une certaine part d’amertume de ne pas avoir embrassé de Française de mon voyage. J’avais également le regret de ne pas être sorti en boite, où d’avoir pu voir Eva, une chouette étudiante Parisienne que j’ai rencontrée à Lyon, ou Mariette, une Bretonne croisée à Marseille, qui devait être à Paris pendant mon séjour. Puis, comme dans toutes circonstances, on finit par en rire! Qu’à cela ne tienne, la vie continue : je peux sortir en boite chez moi, les filles pourront venir me voir à Montréal et pour le reste on verra ! J’aurai adoré mon voyage, plus qu’il serait possible de le dire, car les gens qui l’ont composé m’ont apporté beaucoup de bien. Je suis retourné au Québec avec un grand sourire, content de retrouver ma famille et mes amis qui m’avaient manqué.

Depuis, j’ai emménagé dans mon nouvel appartement à Montréal et sous peu, je passerai une entrevue pour aller travailler en déficience intellectuelle. J’ai bien hâte de vous en dire plus. L’avenir me réserve encore beaucoup de choses et j’ai hâte de vous en faire part.

jeudi 1 septembre 2011

Réflexion avant départ

Voilà maintenant deux mois et demi que je ne suis plus la politique canadienne et québécoise. Je n'ai pas été voir une seule fois les nouvelles de mon pays, j'ai juste écouté les informations locales. Depuis ce temps, je porte les mêmes vêtements et les mêmes chaussures et je n'ai pris qu'une seule fois un bain en Europe.

Voilà tout aussi longtemps que j'ai acheté une bouteille de vin qui vallait plus de 10€, presqu'aussi longtemps que je me suis habillé avec un jeans ou autre chose qu'un chandail à manche courte.

Depuis ce temps, il n'y a rien d'exceptionnel à manger du canard, du veau ou de l'agneau, on en trouve partout à bons prix. De plus, il n'y a rien de particulier à vider une bouteille de vin par soir et il est parfaitement normal de boire plus d'un litre de bière par repas. Marcher moins d'une heure signifie qu'il s'agit d'une courte distance: je trouve que c'est long quand je dois marcher plus de 6h par jour. Il y a longtemps qu j'attends l'occasion de dormir dans mon lit, ce qui me semblera un palais royal pour mon pauvre petit dos.

Il n'y a rien de spécial au fait de se coucher à 22h le soir, à se lever à 6h et à faire des siestes l'après-midi, quand le temps le permet.