vendredi 13 avril 2012

Dialogue interne

- Hostie de pleutre de merde, je vais lui enfoncer son texte dans la gorge à cet ours mal léché.
- As-tu vraiment besoin de te fâcher, est-ce que c’est vraiment important? As-tu de l’énergie à dépenser à être en colère? Pour reprendre tes mots : « As-tu appris ta leçon, hostie »?
- Qu’importe si je souffre toute ma vie pour avoir dénoncé l’injustice, pourfendu l’iconoclaste et déboulonné les imposteurs, les fraudeurs, les fauteurs de trouble : le bonheur est une ambition de petites gens.
- Cher grandiloquent personnage, ce que ta plume se gonfle de suffisance quand tu prétends prendre sur ton dos tous les problèmes de la Terre. Ne te reproche-t-on pas cette attitude belliqueuse d’infatuation, ta logorrhée ineffable et ses partis-pris aux accents chevaleresques doublés d’un discours de pataphysicien? C’est à se demander si Stéphane Mallarmé n’est pas un pré requis avant de te lire.
- Ce que c’est beau quand j’écris et que je suis fâché, j’aime me lire, me relire et admirer le reflet de mon génie devant les béotiens que j’éduque par bonté d’âme.
- Tu caches tes faiblesses par ces coups d’éclat qui n’ont d’ailleurs de public enthousiaste que ton ego narcissique. Réfléchis un peu : « la parole est d’argent, mais le silence est d’or ». Tes mots seront plus puissants si tu prends le temps de te calmer au lieu de faire des déclarations à l’emporte-pièce. D’ailleurs, ne te portes-tu pas mieux depuis que tu m’écoutes?
- …
- « L'homme est un apprenti, la douleur est son maître, Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert. » - Alfred de Musset. Maintenant que tu te connais, respecte-toi et respecte les autres, on finit par accomplir beaucoup plus de choses lorsque l’on véhicule son contenu dans le bon contenant.